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HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
En faisant la revue des modèles commandés pour les Gobe­lins qui furent exposés aux salons du xviii0 siècle, nous n'avons pas épuisé la liste des sujets exécutés sous Louis XV. Il convient de citer encore la Tenture de Marc-Antoine, par Natoire; une Histoire de Thésée, commencée par Carle van Loo; les Amours des dieux, de Boucher, en quatre grandes pièces avec quatre trumeaux assortis. Le panneau où sont représentés Diane et Endymion, dont on trouvera un dessin à la page 425, fait partie de cette tenture, une des plus charmantes qu'on doive au talent de Boucher.
En 1763, Boucher entreprend une suite des Métamorphoses, conçue dans un sentiment analogue au Don Quichotte de Coypel; les encadrements sont dessinés par Jacques sur les esquisses du premier peintre du roi.
Cependant, les bons modèles commençant à devenir rares, on revient sans cesse aux sujets consacrés par le succès. En 1762, VHistoire d'Esther est remise, pour la neuvième fois, sur le métier. L'Histoire de Jason, de son côté, est reprise jusqu'à sept fois.
Mais les tapissiers manquent d'ouvrage, et, pour introduire quelque variété dans leur fastidieuse besogne, on commence une copie des Chambres du Vatican. Un pareil modèle valait encore mieux, n'est - il pas vrai, que cette Histoire de Henri IV, entre­prise en 1787.
Quand on envisage d'ensemble l'œuvre considérable de la manufacture des Gobelins pendant le règne de Louis XV, on ne saurait lui refuser un grand charme et des qualités exquises. Assurément les grandes conceptions italiennes du xvic siècle, les solennelles compositions de Le Brun pour Versailles ont plus de style, plus de caractère que les coquettes et gracieuses inventions mythologiques de Boucher et de son école. Mais comme les scènes imaginées par ces décorateurs habiles sont bien en rapport avec les appartements auxquels ils sont destinés, avec la société du temps !
Le style du xviii0 siècle, on le reconnait maintenant, est un cles plus originaux qui aient jamais existé, et il faut convenir que, dans ce milieu harmonieux, inventé de toutes pièces par le goût français, la tapisserie contemporaine tient admirablement sa place.
Notons en passant une observation qui n'a pas, croyons-nous, été faite. Les tapissiers de Louis XV n'ont jamais employé les